Etude du score Affelnet

[Mise à jour 12/06/2024: nouvelle circulaire 2024 et bonus exceptionnel]

Je me propose ici de détailler le nouveau score Affelnet, applicable depuis 2021 (et toujours valable en 2024), car comme on l’a vu dans un article précédent, c’est précisément (et uniquement) ce score qui conditionne notre probabilité d’obtenir un vœu, l’algorithme d’appariement en lui-même étant simple, équitable et apolitique.

En préambule, rappelons encore qu’il y a bien deux processus Affelnet séparés, un pour les boursiers et un pour les non-boursiers, et qu’il ne faut donc pas mélanger ou comparer des situations d’élèves de ces 2 groupes. Tout ce qui suit s’applique indifféremment à ces deux “concours” distincts.

Si l’on décortique la circulaire officielle 2024, on voit que le score Affelnet qu’on obtient sur un vœu est la somme de 3 éléments, que l’on va détailler successivement par la suite :

• Un bonus géographique : Secteur 1 = 32640, Secteur 2 = 17760 ou Secteur 3 = 16800 points selon son collège de secteur.
• Un bonus IPS : 0, 600 ou 1200 points selon l’IPS de son collège de scolarisation.
• Les résultats scolaires : jusqu’à 9600 points maximum (plutôt 8100 en réalité, mais on va détailler cela plus loin).
• Un bonus exceptionnel garantissant qu’aucun lycée de secteur 1 ne soit inaccessible.
• (Il existe aussi un bonus boursier de 600 points, inopérant puisque les boursiers et non-boursiers concourent séparément, donc on l’oublie).

Donc finalement on se retrouvera avec un score de l’ordre de 40000 points pour un vœu en secteur 1 ou 25000 points en secteur 2.

Pensez bien à demander explicitement votre “fiche-barème” au rectorat après le premier tour Affelnet. Au delà de votre score, vous connaitrez alors le score du dernier admis dans chacun des lycées que vous avez demandés (information non rendue publique par le Rectorat). J’ai publié une vidéo visant à vous aider à décrypter cette fiche.

Par exemple en 2021, il fallait 41090 points pour être admis à Turgot ou 25316 pour accéder à Dorian (qui donc, au contraire de Turgot, était accessible en secteur 2). En jetant une bouteille à la mer des réseaux sociaux, j’ai pu consolider la liste des seuils d’admission des lycées via ma boite à outils https://affelnet75.web.app/. Vous trouverez d’avantage d’éléments sur ces scores dans cet article (Affelnet 2023).

Le bonus géographique

Les informations de secteurs (1/2/3) se trouvent sur cette carte interactive, mise à jour chaque année, le Rectorat procédant à quelques aménagements.

On s’aperçoit immédiatement que :

• L’écart de points entre le bonus secteur 1 et 2 est de :
  32640 –17760 = 14880 points
• Or le nombre de points maximal théorique que l’on peut obtenir hors bonus géographique est :
  9600 + 1200 + 600 (boursiers)= 11400 points.

Conclusion : un élève visant un lycée qui n’est pas dans son secteur 1 ne peut pas préempter la place d’un élève pour qui ce lycée est dans son secteur 1 (c’est peut-être cela la « priorité » mentionnée sur la plaquette officielle du Rectorat).

Concluons simplement que, sauf situations à la marge (typiquement si on vise un lycée très peu demandé ou à recrutement particulier, ou si on déménage …), les collégiens atterrissent dans un de leurs 5 lycées de secteur 1 (à condition d’avoir bien spécifié ces 5 lycées dans leurs vœux), et donc par la suite, on pourra faire abstraction de ce bonus géographique, car les élèves « en concurrence » auront tous ce même bonus. C’est ce point qui a indéniablement le plus de poids dans l’affectation. Il reste maintenant à comprendre ce qui fait qu’on est affecté à un lycée plutôt qu’un autre parmi ces 5 là.

Le bonus IPS

Vous avez 0, 600 ou 1200 points selon l’indice de position sociale (IPS) moyen de votre collège de scolarisation. Si vous voulez en savoir plus cet indicateur, voir l’article de la DEPP sur le sujet (commencer par la très courte vidéo par exemple).

Bonus obtenu selon la moyenne des IPS du collège de scolarisation

L’intention derrière ce bonus est de donner un “coup de pouce” aux élèves en provenance de collèges où la population est en moyenne moins favorisée socialement (à IPS faible).

Si la moyenne de l’IPS d’un collège change de tranche, les 2 règles suivantes sont appliquées (cf. page 5 de la circulaire précitée) :

• Si le changement de tranche permet d’augmenter le bonus, alors cette augmentation est prise en compte immédiatement.
• A contrario, il faut qu’un changement de tranche défavorable se produise 2 années consécutives pour que le bonus soit abaissé.

Pour apprécier le poids de ce “coup de pouce” (600 ou 1200 points), il convient de le mettre au regard des points de résultats scolaires, ce que je propose de faire maintenant.

Les points de résultats scolaires

Les résultats scolaires se décomposent en 2 parties bien distinctes:

• Le « bilan de fin de cycle » , c’est-à-dire les appréciations relatives au socle de compétence déterminées par le professeur principal,
• Le « bilan périodique » , c’est à dire les moyennes trimestrielles « tranchées » par seuils et harmonisées.

1. Le bilan de fin de cycle

Pour chacune des 8 compétences du socle, l’élève obtient un score sur 600:

• 600 si « Très satisfaisant »
• 480 si « Satisfaisant »
• 300 si « Fragile »
• 120 si « Insuffisant »

On voit par exemple que le passage de « Satisfaisant » à « Très satisfaisant » apporte 600–480 = 120 points, et le passage à « Satisfaisant » apporte 480–300 = 180 points.

Par conséquent, on peut déjà commencer à apprécier le “coup de pouce” des 2 bonus IPS, ainsi:

• 600 points : c’est comme si je passais 5 compétences de « Satisfaisant » à « Très satisfaisant », ou encore 2 compétences de « Fragile » à « Très satisfaisant »
• 1200 points : c’est comme si je passais 5 compétences de « Satisfaisant » à « Très satisfaisant », et 2 compétences de « Fragile » à « Très satisfaisant ». Ou encore par exemple, c’est comme si je passais 4 compétences de « Fragile » à « Très satisfaisant »

2. Le bilan périodique

C’est ici que ça devient intéressant. Présenté comme pouvant aller jusqu’à 4800 points, il n’en est rien en réalité.

On part des 3 moyennes trimestrielles (ou des 2 pour les collèges qui fonctionnent en semestres) de chacune des 11 matières et on applique les 4 traitements successifs suivants:

Étape 1 : « tranchage » des notes

Chaque note est d’abord « tranchée » sur une échelle à 4 niveaux en une note sur 16:

• “Objectifs non atteints” si moyenne < 5, on obtient alors 3 points
• “Objectifs partiellement atteints” si 5 ≤ moyenne < 10, on a alors 8 points
• “Objectifs atteints” si 10 ≤ moyenne < 15, on obtient alors 13 points
• “Objectifs dépassés” si moyenne ≥ 15, on obtient alors 16 points

La raison invoquée par le rectorat de ce « tranchage » (qui peut sembler un peu brutal) est de permettre à certains collèges de ne pas noter numériquement (c’est-à-dire de noter directement à 4 niveaux, façon école primaire).

On ne retient par la suite que la moyenne des trois trimestres “tranchés”.

Par exemple, si j’ai 13, 14 et 15 en Mathématiques, alors Affelnet retiendra (13 + 13 + 16) / 3 = 14 pour cette matière (qu’il arrondira à la 2e décimale, ce qui est incompatible avec la précision annoncée du score final de 3 décimales…).

Étape 2 : regroupement en “champs disciplinaires”

On regroupe maintenant certaines matières, afin de ne se retrouver qu’avec 7 “champs disciplinaires”. Les Mathématiques, Français, Histoire-Géo et EPS restent quant à eux séparés et constituent chacun un champ disciplinaire à part entière. Concernant les 7 matières restantes, on effectue les 3 regroupements suivants:

• Langues = moyenne(LV1, LV2)
• Arts = moyenne(Arts Plastiques, Education Musicale)
• Sciences = moyenne(Physique-Chimie, SVT, Technologie)

Prenons l’exemple du champ disciplinaire Langues, sur 3 trimestres successifs j’ai eu:

• 13, 14 et 13 en Anglais
• 14, 14 et 17 en Espagnol

Après le “tranchage” de l’étape 1, ces notes deviennent:

• 13, 13 et 13 donc 13 de moyenne pour l’Anglais
• 13, 13 et 16 donc 14 de moyenne en Espagnol

Ma note retenue pour le champ disciplinaire “Langues” constitué de ces 2 matières sera donc ( 13 + 14) / 2 = 13,5

Ce regroupement n’est pas neutre : plus un champ disciplinaire contient de matières, moins les matières qui le composent auront de poids. Les Physique-Chimie, SVT et Technologie sont moins pondérées individuellement que la LV2, ou les Arts plastiques ou encore l’Education musicale (on le constatera clairement un peu plus loin).

Étape 3: harmonisation sur l’Académie

On va maintenant harmoniser la note de chaque champ disciplinaire sur l’Académie. L’intention derrière cette opération est d’aligner les poids de chaque champ disciplinaire. Il ne s’agit donc pas, comme cela a été parfois relayé à tort, de gommer les disparités de notations entre les collèges.

Affelnet va en premier lieu calculer la moyenne µ et l’écart-type σ des notes intermédiaires issues de l’étape 2 de chacun des 7 champs disciplinaires pour tous les élèves de l’académie (de l’ordre de 10000 collégiens pour Paris).

Si on appelle T la variable représentant la note intermédiaire d’un élève relative à un champ disciplinaire donné, Affelnet va réaliser la « cuisine » statistique suivante sur cette variable, il va:

1. Centrer T pour avoir une moyenne nulle en lui soustrayant la moyenne académique µ
2. Réduire la variable centrée obtenue en divisant par l’écart-type académique σ afin que tous les champs disciplinaires aient la même dispersion (à savoir un écart-type de 1)
3. Translater enfin cette variable centrée réduite pour avoir une moyenne de 10 (en ajoutant simplement 10)

Mise en équation, la nouvelle note harmonisée H s’écrit donc comme suit:

Remarque : si l’on connait les résultats de 2 élèves (“fiches barème” à demander), on saura déterminer facilement µ et σ pour chaque champ disciplinaire (les explications mathématiques sont disponibles ici). On peut ainsi en déduire les valeurs (ici pour 2021) :

Moyennes et écart-types des 7 champs disciplinaires sur l’Académie de Paris en 2021

L’article spécifique à Affelnet 2023 donne plus de détails, ainsi que des chiffres à jour pour 2023.

Étape 4 : pondération des champs disciplinaires

Fort de nos 7 notes “harmonisées”, on applique pour terminer des pondérations différentes selon le champ disciplinaire (50 pour les Mathématiques et le Français, 40 pour les autres).

Le score total pour le bilan périodique est la somme de ces 7 valeurs pondérées. On peut donc facilement se construire une feuille de calcul qui valorise ce score directement à partir des 3 notes trimestrielles de chaque matière:

Feuille de calcul du score Affelnet avec les données 2021

J’ai publié une version Google Sheet de cette feuille de calcul permettant de simuler instantanément des scores à partir des statistiques de 2021 (en faire une copie pour l’utiliser sinon elle reste en lecture seule). Une boite à outils Web https://affelnet75.web.app/ a été publiée également depuis Affelnet 2022 (d’avantage d’informations dans cet article).

On peut faire quelques essais et ainsi faire les observations suivantes sur 2021 :

• avoir 0 partout rapporte 1825 points (inutiles puisque tout le monde les a)
• avoir 20 partout rapporte 3296 points : on est donc loin des 4800 points mentionnés par la plaquette officielle ! J’aurais ce même score si j’ai 15 partout avec l’effet de seuil. (note: en 2022 cela passe à 3301 donc juste 5 points de plus).
• avoir entre 10 ou 14,99 partout rapporte 2956 points en 2021 (2964 en 2022). Donc la très grande majorité des élèves qui sont dans Affelnet se trouve dans un intervalle de 3296 - 2956 = 340 points maximum en 2021 (337 en 2022). Là encore on est en mesure de percevoir la valeur des 2 bonus IPS: passer toutes les matières de 10 à 20 apporte juste un peu plus qu’un demi-bonus IPS à 600 points.

Au vu de l’effet de seuil, on comprend bien qu’il faut passer le cap de 10 puis idéalement celui de 15. Mais ce qui est intéressant, c’est que ce passage de seuil n’apporte pas le même nombre de points selon la matière.

Pour s’en convaincre, regardons quel serait le nombre de points gagnés en 2021 en faisant passer un cap à une (seule) moyenne trimestrielle d’une matière donnée. La figure suivante présente les résultats pour chaque matière, que ce soit pour le cap de 10 (donc 13 en note “tranchée”) ou de 15 (donc 16 en note “tranchée”) :

Points Affelnet apportés en 2021 par le passage d’un seuil d’une seule moyenne d’une matière donnée

On constate que :

1. L’effet de regroupement en champs disciplinaires déjà évoqué précédemment est maintenant flagrant. Il minimise individuellement les matières regroupées, les sciences en premier lieu en paient le prix fort : je gagne 4 fois moins de points en passant un seuil en Physique-Chimie, SVT ou Technologie qu’en EPS ! Celle ou celui qui est derrière ce choix semble avoir voulu régler ses comptes avec les sciences ! Mais les langues pâtissent aussi largement de cet effet de dilution.
2. Au delà du regroupement, les variations s’expliquent simplement en observant l’équation posée plus haut: on divise par l’écart-type, donc plus la dispersion est faible, plus la note harmonisée sera élevée. L’EPS, qui d’une part n’est pas regroupée, et d’autre part présente l’écart-type le plus faible, gagne le Jackpot !
3. Faites du sport ! C’est bon pour la santé … et aussi pour l’affectation ! Mais dit autrement, un collégien dispensé d’EPS pour raison médicale se voit attribuer la moyenne académique (par exemple 14,6 en 2021) et donc perd 30 points par rapport à ceux qui atteignent 15 (donc 16 en note tranchée).

Attention : si vous êtes dispensé d’EPS, bien veiller à ce que votre collège saisisse la bonne valeur dans le système (“Non noté”) afin d’obtenir réellement la moyenne académique au niveau du champ disciplinaire.
En 2021, je connais au moins un collège qui a attribué 13 à un élève dispensé, qui a donc été lésé de 35 points, ce qui n’est pas anecdotique. Donc, encore une fois, demandez bien votre fiche-barème, surtout si vous êtes dispensés d’EPS.

Si l’on raisonne maintenant plutôt par champ disciplinaire, et qu’on regarde les points gagnés en passant de 8 à 13 ou de 13 à 16 sur un champ disciplinaire donné, on obtient le graphique suivant:

Points Affelnet apportés en 2021 par le passage d’un seuil d’un champ disciplinaire donné

Au delà de la pondération inattendue des champs disciplinaires, le principal enseignement de l’analyse du bilan périodique est surtout qu’il réduit de manière très significative l’impact des moyennes scolaires. En effet, passer de 10 à 20 sur les 3 trimestres en Mathématiques par exemple (matière qui a pourtant le plus fort coefficient “sur le papier”) n’apporte que 39 points, alors que passer un socle de compétence de « Satisfaisant » à « Très satisfaisant » en rapporte plus du triple.

A noter qu’un article plus récent a permis de constater que ces chiffres n’évoluaient quasiment pas d’une année sur l’autre : ce sont les mêmes en 2022.

Poids du bonus IPS

Nous sommes donc maintenant en mesure de mieux percevoir l’avantage des bonus IPS.

Considérons la population des collégiens ayant au moins 10 à chaque matière et au moins « Fragile » à chaque compétence du socle (cela représente la très grande majorité des élèves traités par Affelnet). Ils ont donc tous au minimum 2956 points de Bilan Périodique, ainsi que 300 x 8 = 2400 points de Socle. Comme l’objectif est de comparer les élèves (puisqu’on les classe dans chaque lycée demandé), on peut donc s’affranchir de ces points (qui n’apportent plus rien puisque toute la population considérée les a) et se focaliser uniquement sur les points discriminants.

La figure suivante représente à l’échelle la répartition des points discriminants pour 3 collégiens provenant de collèges à bonus IPS différents (pas de bonus IPS, un bonus à 600 ou un bonus à 1200). Y sont représentés:

• les 180 points qu’apporte le passage d’une compétence de « Fragile » à « Satisfaisant »,
• les 120 points qu’apporte le passage d’une compétence de « Satisfaisant » à « Très Satisfaisant »
• les apports de points liés au passage à 16 (c’est à dire la note maximale) de chaque champ disciplinaire (qui varie de 39 à 65 points selon le champ comme on l’a vu sur le graphique précédent).

Comparaison de 3 scores Affelnet selon le bonus IPS (compétences au moins “fragiles”, et notes au moins 10)

Les 3 alignements représentés à titre d’exemples sur le graphique disent ceci:

1. Les collégiens IPS 1200 ayant au moins 6 compétences à “Très Satisfaisant” (et les 2 restantes à « Satisfaisant ») sont prioritaires sur tous les autres collégiens IPS 0 et IPS 600 (quelles que soient les notes des uns et des autres).
2. Les collégiens IPS 1200 ayant au moins 1 compétence à “Très Satisfaisant” (et les autres à « Satisfaisant ») sont prioritaires sur tous les autres collégiens IPS 0. On peut aussi dire que les collégiens IPS 600 avec au moins 6 compétences à “Très Satisfaisant” (et les 2 autres à « Satisfaisant ») sont prioritaires sur tous les autres collégiens IPS 0.
3. Les collégiens IPS 600 avec 3 compétences au niveau maximal sont au même niveau que les collégiens IPS 0 ayant toutes leurs compétences au niveau maximal (à notes égales).

Le bonus exceptionnel

Un nouveau bonus très spécial a été créé en 2024 pour régler une situation particulière.

Si l’on se place par exemple en 2023, on constate que les collégiens non-boursiers de Condorcet, Malraux et Lamartine ayant obtenu le maximum de points possible sur les évaluations scolaires (3301,477 + 4800) se retrouvaient avec un score de 40 741,477 sur le lycée Condorcet.
Or le seuil d’admission non-boursier de Condorcet cette année là était supérieur (41 143,616) ce qui contredit la garantie d’accessibilité des 5 lycées de secteur 1.

Bien que présentant eux-aussi un score d’admission supérieur au score maximal, les lycées Turgot et Hélène Boucher n’ont pas ce problème puisqu’aucun collège IPS 0 n’ont un de ces 2 lycées en secteur 1.

Donc pour probablement régler le problème d’inaccessibilité de Condorcet, un bonus de 500 points est offert aux collégiens qui ont eu le score maximal, lorsque ce score reste inférieur au seuil d’admission du lycée.

Attention ce bonus n’est octroyé que si les 5 lycées de secteur 1 figurent dans la liste de vœux (hors les 3 lycées multi-secteurs bien sûr, peu importe leur rang).

Conclusions

• Les élèves iront pour la plupart dans un de leurs 5 lycées de secteur 1 (sauf les quelques cas particuliers évoqués, et à condition d’avoir sélectionné les 5 bien sûr).
• Les bonus IPS 600 et a fortiori 1200 sont très avantageux: la figure de comparaison des 3 contextes IPS présentée plus haut en témoigne. Par exemple, la fiche barème Affelnet d’un collégien non-boursier nous révèle que 8455,851 points étaient requis (pour les non-boursiers donc) pour être admis au Lycée Condorcet en 2021. Or le score maximum d’un collégien IPS 0 était de 4800+3296=8096 points : il manque donc 360 points ! Le lycée Condorcet était donc mathématiquement inaccessible aux collégiens IPS 0 non boursiers (peut-être aussi pour les boursiers mais je ne dispose pas des données pour le dire). Cela inclut en particulier le collège du même nom dont aucun élève n’a pu atteindre le lycée “sur place”.
  Turgot et Sophie Germain étaient également inaccessibles aux non-boursiers sans bonus IPS.
• Le socle de compétences compte bien plus que les notes: passer de 10 de moyenne partout à 20 de moyenne partout n’apporte que 340 points environ (un peu plus que la moitié d’un bonus IPS à 600) alors que passer toutes ses compétences de “Satisfaisant” à “Très satisfaisant” apporte presque le triple (960 points).
• Suite aux effets conjoints de la dilution liée au regroupement de matières dans un champ disciplinaire d’une part, et à la dispersion des notes très variable selon le champ disciplinaire d’autre part, les matières n’ont au final pas (du tout) le même poids dans le score Affelnet. Ainsi par exemple, passer le cap de 15 (et donc des 16 points) sur un trimestre en EPS rapporte 4 fois plus que de passer ce même cap en SVT ou en Physique-Chimie.
• L’effet de “tranchage” des notes incite davantage à combler nos éventuelles lacunes plutôt qu’à peaufiner nos matières “fortes” (c’est à dire celles où l’on on a déjà au moins 15 de moyenne et l’éventuelle compétence de socle associée à “Très satisfaisant”).